« Inès sourit. Elle est un kiwi. Sa présence au Lutetia est aussi incongrue que celle du fruit. Dans le cendrier. Qui n’est jamais qu’un autre lieu : même fonction, mêmes enjeux. Tout ira à la décharge, comme les humains laisseront tous leurs corps à la poussière, leurs cendres iront s’envoler dans les airs, leurs os pourrir dans la terre. Qu’ils nourriront pour multiplier. Mais le voyage… le réceptacle… la qualité du cercueil. »
- ISBN 978-2-93053-851-8 (format broché)
- ISBN 978-2-93053-852-5 (format ePUB)
- 126 pages
- Livre broché - 16.00€
- ebook - 9.99€
Extrait
Emma
Trente ans
Mariée
Quatre enfants
Emma est de ces femmes qui ont, au regard des autres femmes, tout réussi. Elle est entrée dans la vie avec un capital de départ suffisamment riche pour pouvoir laisser les conventions s’installer de façon durable et efficace dans son modèle d’existence. Emma a bien évidemment eu une enfance protégée (un peu trop), une adolescence timide (un peu trop), quelques complexes qui la poursuivent (beaucoup trop). Elle est sortie de l’âge ingrat avec un carnet de bal peu rempli et un imaginaire saturé de romances. Elle a, tout naturellement, fait des études de lettres, qu’elle a réussies sans encombre et au cours desquelles elle a rencontré ce qui, à ce moment-là, devait correspondre autant que faire se peut au prince charmant. Elle a veillé à le choisir perspicace, beau, et attentionné. Elle a multiplié les références littéraires, afin de trouver, dans chacun des gestes, actes et pensées du prince la confirmation de son état. Il était drôle, c’était un héros de Perrault (confondant en cela le personnage et l’écriture de l’auteur, le prince devenant Perrault lui-même). Il était sombre, elle évoquait les romantiques, très sombre, il en devenait Allemand. Avait-il quelque pensée légère qu’il dégageait un potentiel érotique aussi interdit que la lecture des romans du Marquis de Sade. Son indifférence même s’apparentait au flegme apparent des hommes tout en retenue de l’Angleterre de Jane Austin, mais sans nul doute, il devait se consumer d’amour à l’intérieur.
Dans la presse
Des cendres et des kiwis
le 13 janvier 2017 - Laurence Ghigny dans « Le carnet et les instants »
Catherine Deschepper, des mots, des notes
le 28 avril 2016 - Anne 7500
Lu sur « Encres Vagabondes »
le 9 juillet 2015 - Dominique Baillon-Lalande
Catherine Deschepper : bribes du quotidien
le 15 avril 2015 - Laeti
Catherine Deschepper, le portrait de trois femmes et d’une féminité
le 20 février 2015 - Goliath