Qu’elle croise un bellâtre qui admire son reflet dans une vitre, un gros caïd qui lit Babar à son bébé, une femme qui se prend pour un contrôleur de train ou un vieux chauve qui lui rappelle un chauve plus jeune, l’auteure met en lumière des anonymes croisés dans le métro.
Drôles, tendres ou acides, ses portraits, qui nous dévoilent aussi un peu d’elle, nous donnent envie de relever la tête pour regarder les autres.
- ISBN 978-2-930538-66-2 (format broché)
- ISBN 978-2-930538-67-9 (format ePUB)
- 86 pages
- Livre broché - 10.00€
- ebook - 6.99€
Extrait
Chauves
Et voilà, ce matin, je compte encore les chauves.
Dans mon wagon il y en a six. Trois avec des lunettes dont un qui a gardé les bosquets touffus sur les côtés, un qui a le crâne très lustré, passé à la cire, comme s’il partait faire un concours de chauves et un qui ne sait pas qu’il est chauve, avec sa main il a l’air de se repeigner.
Il y en a un autre très branché, très rasé, très libre dans sa tête, plus fou sans ses cheveux. Un qui ressemble à Potiron, l’ami de Oui Oui (pour les plus cultivés), sa barbe et ses cheveux ne font qu’un, s’entremêlent pour brouiller les pistes. Et encore un autre qui a fait de sa dernière mèche un joli rideau ajouré, son dernier rempart…
J’ai aimé un chauve. Pour certains il aurait été trop chauve, pour moi il était parfait. Je ne l’aime plus. Il m’a juste laissé le gout des chauves.
Je ne les trouve plus moches et, quelquefois, j’ai même envie de leur caresser un peu le crâne. Juste pour me souvenir.
Dans la presse
Sandrine Senes fait le « Point »
le 3 mars 2017 - Baudouin Eschapasse
Des chauves dans le métro
le 9 janvier 2017 - Martine
Sandrine Senes regarde passer les chauves
le - CAROLINE DOUDET (L'IRRÉGULIÈRE)
Le regard en coin de Sandrine Senes
le - Goliath